Première rencontre : précaution et délicatesse

Le groupe Camille Claudel est composé de jeunes inscrit·e·s au module « Remobilisation - Découvertes et Explorations » dans le cadre de la formation obligatoire jusqu’à 18 ans (FO18). Ce module d’une année soutient et accompagne les participant·e·s dans leur recherche d’un projet d’apprentissage, dans une perspective de remobilisation après une période de déscolarisation. Les vendredis après-midi sont consacrés à des activités créatrices et culturelles au sens large, c’est donc le créneau horaire qu'ont investi les médiatrices Tamara et Catherine et la céramiste Anouk pour proposer les activités du parcours Camille Claudel.

Après une séance initiale de présentation devant une vingtaine d’élèves et l’équipe enseignante, nous accueillons huit élèves ainsi que l’une des enseignantes pour notre première rencontre. Ces jeunes femmes ont accepté - avec plus ou moins d’envie et de motivation - de suivre le parcours. Certaines nous quitteront très vite pour des raisons diverses. D’autres ne viendront que par intermittence. Leur expérience scolaire empreinte de ruptures, de souffrances, d’absentéisme, de décrochage, de difficultés d’apprentissage les a fragilisées. Il nous faudra faire preuve de délicatesse dans ce que nous pourrons leur demander. Nous dédions cette première rencontre à faire connaissance en fabriquant un carnet de bord personnel avec des matériaux recyclés.

Lors d’un tour de table préalable, chacune exprime - par un mot ou une idée - ce que représente la matière pour elle : molécule / vivante ou non / math et histoire / c’est la ouate / plaisir / eau / doudou et neige / or / matière grasse.

Sur les pupitres, nous avons disposé du matériel récupéré : affiches, papiers de toutes sortes, petite décoration, fils de coton, aiguilles. Chacune choisit ce qui lui plaît et décide de l’épaisseur de son carnet. Lors de ce moment de bricolage, de timides conversations s’engagent. Certaines en profitent pour customiser leur carnet. D’autres non.

 

Nous leur demandons ensuite de laisser une trace de cet après-midi de la manière souhaitée (dessins et/ou texte).

Cette première rencontre a montré que la parole est ténue, fragile et ne surgit que lorsqu’elle est sollicitée par l’adulte. Nous sentons qu’il nous faudra faire preuve de beaucoup de précaution lors des prochaines rencontres.

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