Danser avec l'eau

Le vendredi 28 avril 2023 nous avons rencontré les membres de la compagnie LE MARCHEPIED. Le rendez-vous a eu lieu au Studio 2, lieu de création et de répétitions de la compagnie. Même le lieu se trouve en centre-ville, il n’a pas été facile à trouver pour certains. Le premier lilas fleurissait à proximité, dans l’impasse.

Cette rencontre fait partie d’une action de médiation imaginée par la compagnie et proposée à La Marmite, qui a décidé d’en faire bénéficier les participant·es du chœur. Il s’agit d’une série de trois rendez-vous : l’un pour la présentation des danseur·euses, un deuxième pour le visionnement de la dernière création du MARCHEPIED qui aura lieu la semaine d’après à l'Arsenic, et un dernier une semaine après leur spectacle pour échanger nos impressions.

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La porte ouverte à tous les possibles

Nous avons été reçus par les fondateurs de la compagnie, Corinne Rochet et Nicholas Rettit ainsi que par les jeunes danseurs et danseuses de la compagnie : Antonin, Domenico, Eloïse, Guillaume et Giulia.

La soirée a commencé avec un tour de parole pour se présenter, les artistes et les membres du Chœur et parler du rapport que chacun·e entretient avec la danse. Les voix des danseurs·euses se sont mélangées avec celles des participant·es dans un passage de parole fluide et léger.

On a pu entendre :

- La danse est un mode de vie/une langue/ un moyen d’expression universel

- La danse c’est une manière de se sentir bien/ un jeu

- Quand j’étais petite je voulais être une fée, alors je suis devenue danseuse

- Quand je danse je ne fais pas la gueule

- Je ne sais pas danser

- La danse c’est le meilleur moyen de faire la paix

- La danse c’est pétillant, c’est une ouverture à la sensibilité, à la rencontre

- Quand tu viens du Sud, tu es toujours avec cette nostalgie, et la danse c’est le remède à cette nostalgie 

- C’est la danse en mode frustration, parce qu’ici en Suisse je ne trouve pas ma place ni la place de la danse dans ma vie

- Je n’aime pas danser à deux, la danse c’est comme des feuilles qui s’envolent, on est libres

- La danse c’est un rêve, tu voltiges

- Bouger avec la qualité de l’eau... tout doux

- Bouger avec la marche des chameaux

- Je suis née en dansant, dans mon pays on naît déjà avec la musique, on a ça dans le sang

La parole circule et tourbillonne

Pendant que le cercle de parole avançait, le groupe de La Marmite a fini par se compléter avec les retardataires, ceux et celles qui travaillaient jusqu’à tard et ceux et celles qui ont peiné à trouver l’endroit. A la fin des présentations nous étions : Nathalie, Chris, Florence, Zara, Grace, Ana, Arlette et Maria, plus les deux médiatrices Émilie et Laura.

Avant que la parole laisse place au mouvement, Guillaume nous a demandé de proposer des chansons pour créer la playlist de la soirée. Le critère était des musiques que l’on aime, ou celles que l’on écoute actuellement... cela a donné lieu aux échanges, aux goûts communs, aux découvertes et, à la fin, la playlist était un beau reflet du Chœur : riche et éclectique.

Tout le monde debout et en grand cercle pour commencer un échauffement avec Domenico qui, tout en douceur, nous a amené à connecter avec notre corps. Ensuite Giulia a pris le relais, un peu en anglais et un peu en italien grâce à Ana qui a assuré la traduction afin de nous guider dans le thème de l’eau.

Tout d’abord dans le cercle, chacun avec soi, en essayant de trouver la sensation de l’eau qui nous remplit, qui nous habite. Ensuite c’était l’eau qui nous pousse, qui nous ballote. Et lorsqu’Antonin a pris la guidance, nous sommes devenu·es l’eau qui inondait tout l’espace du studio, qui se croisait, qui se chassait, qui se mélangeait tout en mouvement. Le regard est venu renforcer le lien, le contact est arrivé pour donner une fin en créant une connexion profonde et collective tout en nous berçant au même rythme. Nous étions des individus mais nous étions aussi un tout, reliés par le mouvement, par l’énergie puissante du partage qui nous enveloppait doucement comme... comme de l’eau.

Danser avec l’eau, les vagues nous emportent

Avant de nous quitter, nous sommes revenus dans le cercle pour un dernier tour de parole, certain·es assis sur les chaises, certain·es au sol. Les visages exprimaient de la joie, de la sérénité et aussi de la fatigue. Dans le tour de parole qui a suivi le moment de danse, le partage est devenu intimiste, personnel, presque fragile.

Des mots qui ont resonné :

- J’ai pris conscience que je bougeais à l’intérieur mais mon corps à l’extérieur ne bougeait pas

- Je me suis perdue, j’étais ailleurs, je sais pas si je faisais bien mais dans ma tête j’étais bien

- J’ai ressenti une sensation de légèreté, avec des mouvements que j’ai pu faire parce que j’étais dans l’eau

- Au début ce n’était pas facile mais après ça a été mieux, des gestes légers, j’avais confiance en moi, et après ça a été mieux

- Mes bras étaient lourds mais après la vague m’a fait bouger

- J’ai aimé la connexion entre tous, les yeux nous parlaient, je n’étais pas seul, je faisais partie du tout

- Je me suis sentie légère et libre 

Des mots qui exprimaient un moment fort vécu dans le corps, dans le groupe, vers soi et vers l’extérieur, dans le terrain des sensations où il n’est pas toujours aisé de mettre des mots.

 

Après la danse, le partage

Le moment est venu de nous séparer. Nous avons commencé à remettre les chaussures, enfiler les vestes, mais le temps semble se dilater et les échanges entre danseur·euses et participant·es du chœur se prolongent, personne ne semble vouloir partir, les conversations nous accompagnent jusqu’à la fin. Nous allons nous retrouver dans une semaine à l’Arsenic pour voir sur scène ces jeunes danseurs et danseuses qui nous ont vivre une expérience différente et agréable grâce à leur présence généreuse et bienveillante.

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Il va falloir rentrer quand même

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